Le BUT Génie Civil, de l’exigence et de l’ouverture d’esprit : mon chemin pour devenir Conducteur de travaux publics.
Le métier de conducteur de travaux est à la fois captivant et exigeant et demande un équilibre entre des compétences techniques et des aptitudes humaines. Clément Jézéquel, conducteur de travaux publics chez STE Armor, une filiale de Vinci Énergie, nous raconte les défis de sa profession dans un entretien détaillé.
Planifier et gérer les projets de A à Z
D’une manière générale, le rôle essentiel du conducteur de travaux consiste à orchestrer un chantier de A à Z. Cette mission comprend la préparation minutieuse des aspects de chaque projet : de la main-d’œuvre au matériel, tout doit être coordonné de manière à optimiser les ressources et réduire les coûts. Cette phase préparatoire est fondamentale pour garantir la faisabilité et la rentabilité du chantier.
Notre ancien étudiant explique : « Mon entreprise intervient dans le domaine des travaux publics, principalement sur la pose et la maintenance des réseaux souples, notamment l’électricité, les télécommunications, l’éclairage public, le gaz, etc. Notre champ d’action couvre, par exemple, les travaux d’effacement de réseau, qui consistent à enterrer les réseaux aériens, ainsi que l’aménagement de lotissements, pour apporter l’eau, le gaz et l’électricité aux nouvelles constructions. »
Un quotidien varié et des défis de sécurité
La routine du conducteur de travaux varie en fonction du nombre de chantiers en cours et du nombre d’équipes qu’il gère sur ces chantiers. Certaines semaines se passent au bureau et sont consacrées à la préparation des dossiers et des documents obligatoires. D’autres semaines sont dédiées entièrement aux visites de chantiers ou aux réunions préparatoires avant le lancement des travaux. Les déplacements fréquents sur le terrain sont inévitables, ce qui nécessite une optimisation constante des trajets.
Pour Clément, le principal défi de sa profession réside dans la gestion des équipes. Il explique : « Je pense qu’il faut environ trois ans pour devenir un conducteur de travaux expérimenté et cela dépend surtout de l’expérience que l’on acquiert, sur le terrain, en gérant les équipes. »
En effet, un bon conducteur de travaux sait constituer des équipes en tenant compte des affinités des membres. Il doit pouvoir motiver ses collaborateurs, tout en étant capable de signaler les problèmes et appliquer des sanctions lorsque cela est nécessaire… C’est un équilibre délicat qu’il faut maintenir.
Clément ajoute : « Nous effectuons un travail dangereux et nous devons être à l’écoute des collaborateurs pour tenir compte de leur vie privée et comprendre comment cela peut influencer leur travail. Une culture sécurité partagée est une des clés de succès pour une équipe performante. Et ce n’est pas facile tous les jours : il faut sensibiliser, impliquer les travailleurs et trouver des solutions ensemble pour changer petit à petit les mentalités sur la sécurité ! »
Un parcours polyvalent et professionnalisant
Pour Clément, l’un des aspects les plus enthousiasmants du programme du BUT est son approche professionnalisante. La formation comprend des cours théoriques mais également beaucoup de mise en pratique des apprentissages. Cela inclut des projets concrets, des simulations de réponses à des appels d’offres, des exercices de calcul des coûts de projets et bien plus encore.
Clément souligne : « Le cours de résistance des matériaux, par exemple, m’est toujours d’une grande utilité aujourd’hui et m’aide à comprendre comment fonctionne mon métier. Un autre module qui m’a beaucoup aidé est la formation au logiciel Excel. Cela me fait gagner un temps précieux dans mon quotidien, par exemple grâce à la digitalisation des devis, du planning de la semaine, et d’autres petites tâches que l’on peut automatiser. »
L’autre grand avantage du BUT en Génie Civile est l’immersion dans le monde professionnel. Des groupes de travail avec les professeurs – ou les vacataires – à l’alternance, en passant par le stage de première année, tout est conçu pour que les étudiants s’exercent rapidement.
« D’ailleurs c’est pour l’alternance prévue en deuxième année que j’ai choisi le DUT en Génie Civil de l’IUT Morlaix », confie Clément. En effet, dès la deuxième année d’études, les étudiants sont au contact des entreprises et peuvent mettre en pratique leur formation.
Le parcours de Clément s’est poursuivi avec une licence professionnelle en conduite de projets en travaux publics à Saint-Nazaire. Cette licence lui a permis d’affiner son projet professionnel tout en continuant à travailler en entreprise.
Une passion précoce
Depuis longtemps, Clément voulait travailler dans le secteur du bâtiment. Avec des membres de sa famille déjà actifs dans le monde de la construction, il semblait destiné à y trouver sa place. Initialement, il aspirait à devenir architecte, mais finalement la découverte du métier de conducteur des travaux publics lui révèle sa voie.
« Lorsque j’ai postulé pour l’IUT de Morlaix, j’avais peu d’espoir d’être accepté car il y avait 20 places pour 500 candidatures. Finalement, mon parcours a été une suite de succès car j’ai décroché une place en DUT, puis j’ai effectué un stage au sein d’Eiffage Énergie à Saint-Martin-des-Champs. Ensuite, pour trouver mon alternance, j’ai publié mon CV sur le site de l’université et une entreprise m’a contacté… C’est la même qui me propose un CDI à la fin de mes études, lançant ainsi ma carrière professionnelle. Je pense que mon intérêt précoce pour le secteur du bâtiment a été déterminant dans mon parcours ! »
Un conseil : Rester curieux et exprimer son intérêt !
Le BUT en Génie Civil est une opportunité extraordinaire pour les étudiants passionnés par le secteur de la construction et des travaux publics. Ils acquièrent des compétences pratiques, une compréhension approfondie du domaine, et la possibilité d’évoluer vers diverses spécialités.
Clément précise : « le DUT m’a donné de solides bases théorico-pratiques mais aussi appris à être ouvert aux autres apprentissages et à être rigoureux. En effet, je travaille dans un secteur qui ne m’a pas été enseigné à l’IUT, celui des réseaux souples et de l’électricité et, quand on ne connait pas cet univers, il faut s’accrocher ! La formation que j’ai reçue m’a préparé à gérer des situations complexes et à rester calme, même dans les moments de pression. »
« Bref, je dirais aux futurs étudiants ou étudiantes en Génie Civil qu’il faut y croire, se laisser guider par la vie aussi, et surtout, montrer son intérêt ! »