Transformons les sédiments en matériaux de construction durables !
Morlaix Communauté a lancé un projet innovant de revalorisation des sédiments du Port de Morlaix pour transformer ces matériaux en ressources utiles, telles que des matériaux de construction écologiques. Cette initiative offre une belle opportunité à nos étudiants de BUT Génie Civil – Construction Durable d’appliquer leurs connaissances en sciences des matériaux et contribue à promouvoir la recherche au service de la communauté locale.
Tous les deux ans, des opérations de dragage sont effectuées dans le port de Morlaix pour conserver la hauteur d’eau nécessaire à la navigation. Les sédiments ainsi récoltés sont déposés sur un site appelé le Bois noir à Ploujean. Un site qui arrive maintenant à saturation avec plus de 50 000 m3 de sédiments entreposés.
« Morlaix Communauté a entamé une réflexion sur la revalorisation de ces sédiments il y a quelques années. » nous explique Malick Diakhaté chef de département GC-CD. « La première piste est de transformer ces sédiments en talus bocager. L’expérimentation porte maintenant sur le comportement des végétaux sur ces talus. »
La municipalité explore également la transformation en matériaux de construction ou de génie civil, et a fait appel à notre département Génie Civil : « J’ai été contacté par le Conseiller délégué mer, littoral et ports de Morlaix Communauté, Marc Rousic, qui m’a proposé d’associer l’IUT à ce projet. »
L’IUT accompagne et met ses équipements techniques à disposition
L’enseignant-chercheur participe donc au comité de pilotage du projet. « Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en partenariat avec le Cerema, le Pôle Mer Bretagne Atlantique, l’IUT de Brest-Morlaix et l’IUT de Saint-Nazaire. 3 projets ont été retenus avec pour objectif commun de transformer cette vase en matériaux de construction : des briques, des carrelages ou d’autres matériaux innovants. » Les sociétés Gwilen, le Labcom CoLoRe et l’association morlaisienne Le Repair ont été choisies et auront accès gratuitement aux sédiments pour développer leurs projets pilotes.
« L’IUT de Morlaix va accompagner ces structures locales, mettra ses équipements à leur disposition et échangera avec elles, » nous explique Malick Diakhaté.
Un vrai projet de science des matériaux pour les étudiants de BUT Génie Civil – Construction Durable
Le projet implique également les étudiants de l’IUT : « Les étudiants ont pu commencer des travaux en laboratoire sur des échantillons de matériau prélevé dans les bâches de stockage du site du Bois noir. » Ils en ont étudié toutes les caractéristiques : la granulométrie, la masse volumique, la teneur en eau ou la valeur au bleu de méthylène (un test courant en sciences des matériaux qui permet d’identifier les minéraux argileux et d’analyser la granulométrie). « L’objectif de ces analyses est d’évaluer la possibilité d’utiliser ce matériau dans la confection du béton. »
Les étudiants ont également fait des essais de mortier : « Ils ont dû substituer le sable par le sédiment et proposer une formulation qui correspond aux caractéristiques particulières de ce matériau. » Les jeunes ont poursuivi la démarche par la fabrication d’éprouvettes en « 4, 4, 16 » (4 cm x 4 cm x 16 cm ; la dimension standard pour les essais de matériaux). Des échantillons qui ont été utilisés pour tester les propriétés mécaniques de ce mortier. Ils ont donc passé toute une batterie de tests pour analyser leur résistance comme des tests de compression.
L’IUT de Brest-Morlaix est ravi de participer à ce projet de revalorisation des sédiments. En intégrant pleinement ce projet de recherche innovant et écologique, les étudiants bénéficient d’une expérience pratique précieuse en lien direct avec leur formation. « La thématique est bien celle du département Génie Civil – Construction Durable », souligne Malick Diakhaté. Cette collaboration met en lumière l’engagement de l’IUT en faveur du développement durable et de l’innovation, tout en renforçant les compétences de ses futurs professionnels du génie civil.
Et ce n’est pas tout ! Malick Diakhaté est également impliqué en tant que chercheur dans ce beau projet qui alimentera probablement la littérature scientifique dans les prochains mois. Nous vous tiendrons au courant.