2 HDR en décembre à l’IUT
Deux enseignants-chercheurs de l’IUT ont obtenu leur Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) dans le courant du mois de décembre : Stéphanie Madec du département Génie Biologique et Marc Le Roy du département Génie Electrique et Informatique Industrielle. Petite découverte de certains de leurs travaux de recherche.
Les effets des polluants et du changement climatique sur les palourdes
Stéphanie Madec fait partie du laboratoire LEMAR. Ses derniers projets de recherche se concentrent sur les effets des polluants sur les bivalves, plus particulièrement sur les palourdes. Les palourdes vivent dans les sédiments, où s’accumulent au fil du temps les polluants présents dans le milieu marin. Il peut s’agir d’herbicides, de fongicides, de métaux lourds ou encore de résidus médicamenteux comme les antibiotiques. « J’étudie l’effet de ces polluants sur les hémocytes, les cellules immunitaires de la palourde, » nous explique la chercheure. « Restent-elles compétentes lorsqu’elles sont exposées à ces polluants ? Un des enjeux est également de démontrer que ces polluants favorisent la propagation de l’antibiorésistance, ce phénomène qui rend une bactérie résistante aux antibiotiques, dans le milieu marin et dans les palourdes. »
Dans le cadre du projet de recherche international CLIM CLAM, Stéphanie Madec étudie également les effets du changement climatique sur les palourdes. « Nous allons exposer ces bivalves à des variations de température et du pH de l’eau et analyser les effets sur les capacités des cellules immunitaires. »
Autre volet de ses recherches : la mise au point d’un premier modèle standardisé de culture cellulaire pour les palourdes et les huîtres. Aujourd’hui, les scientifiques sont obligés d’aller sur le terrain et d’avoir recours à des animaux d’élevage. « Utiliser des modèles de culture cellulaire nous rendrait la tâche plus facile, au moins lors des premiers criblages. Nous ne devrons pas nous préoccuper des contraintes liées à l’étude de l’organisme complet et nous pourrons plus facilement réaliser des expériences de manière répétitive et à haut débit pour étudier la toxicité de certaines molécules présentes dans l’environnement marin et étudier leurs mécanismes d’action. »
Les déphaseurs hyperfréquences sous les projecteurs
Marc Le Roy effectue ses recherches au sein du Lab-STICC dans l’équipe DH du pôle MatRF. Il travaille sur l’étude et la conception de circuits et systèmes radiofréquence et hyperfréquence et plus particulièrement sur les déphaseurs. Un déphaseur est un type de circuit électronique qui permet de décaler la phase d’un signal. Ils sont souvent utilisés dans les systèmes de communication et de contrôle, et tout spécialement pour permettre le dépointage des faisceaux d’antennes pour des applications RADAR et de transmission sans fil (5G, Imagerie, Automotive,…).
Les déphaseurs peuvent être passifs ou actifs, selon qu’ils utilisent ou non des composants actifs (transistors, diodes), et analogiques (à variation continue) ou numériques (à valeurs discrètes). Des nuances de technologie qui ont toutes été explorées par notre enseignant-chercheur.
Pour s’approcher de la conception d’un déphaseur idéal, Marc Le Roy a tout d’abord travaillé sur des topologies originales de circuits électroniques, basées sur des circuits actifs à TPG négatif. Des circuits électroniques qui utilisent des composants actifs pour générer un Temps de Propagation Groupe négatif (la mesure du temps qu’il faut à un signal électrique pour passer à travers un circuit).
Ses recherches se sont également focalisées sur la réalisation de déphaseurs passifs fixes, puis analogiques à réglage continu et enfin numériques. Les déphaseurs passifs fixes étudiés ciblent des bandes de fréquence large-bande de 2 à 5 GHz et ultra-large-bande, typiquement de 4 à 40 GHz ou de 2 à 20 GHz et servent par exemple à la réalisation de matrice de Butler ou de balun 180°.
Les déphaseurs analogiques à réglage continu ont été réalisé selon différentes approches technologies, y compris en technologie intégrée CMOS en association notamment avec le CEA-LETI de Grenoble. Ces déphaseurs analogiques sont en général associé à des déphaseurs numériques pour obtenir une architecture hybride présentant de bonnes performances tout en en limitant le coût. Dans le cadre de plusieurs projets de recherche, Marc Le Roy a aussi étudié différentes architectures de déphaseurs numériques à commutation ultra-rapide entre les différents états de phase grâce à une commande optique.
Un autre volet de ses recherches concerne la réalisation de systèmes antennaires In-Band Full-Duplex originaux. Il s’agit de systèmes d’antennes de communication (entre deux nano-satellites ou entre deux points de transmission 5G par exemple) qui permettent à un équipement de transmission et de réception de fonctionner simultanément dans la même bande de fréquence. Ces systèmes font appel aux déphaseurs, inverseurs et baluns développés en interne aux Lab-STICC ainsi qu’à des antennes spécifiquement développées pour ce concept. L’équipement peut donc transmettre et recevoir des données en même temps, un principe longtemps considéré comme irréalisable et ainsi tendre vers un doublement de l’efficacité spectrale et donc du débit binaire pour une bande de fréquence donnée par rapport à des systèmes conventionnels.
En savoir plus sur l’HDR
L’obtention d’une HDR, ou Habilitation à Diriger des Recherches, est la reconnaissance officielle de l’expertise et de l’autonomie de recherche d’un universitaire, qui lui permet de diriger des équipes de recherche et de superviser des thèses de doctorat. Pour obtenir une HDR, il faut d’abord être titulaire d’un doctorat et avoir accompli une certaine activité de recherche. Ensuite, il faut rédiger et soutenir une thèse d’HDR, qui consiste en une synthèse de ses travaux de recherche et une proposition de projets de recherche futurs. L’obtention de l’HDR est un gage de qualité et de crédibilité pour un universitaire, qui lui permet de se positionner comme un expert dans son domaine et de poursuivre sa carrière de recherche de manière autonome.